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Sur le vif – Visa avez-vous dit ?

Cela étant supposé être le bureau d’accueil pour l’obtention d’un visa pour la Grande-Bretagne, passage obligé de tout postulant à ce Graal. Sachant qu’on y arrive déjà à bout de nerfs après avoir rempli des kilomètres de questions indiscrètes, affirmé que non, on n’a aucun projet terroriste, qu’on ne compte aucun terroriste parmi ses amis, et qu’on ne souhaite pas en faire. Et que oui, vos pères et mères ont toujours été tunisiens et vous aussi.

Accueil, avez-vous dit ?

Aimable comme une porte de prison, ni bonjour ni marhaba ni même le welcome de la légendaire politesse anglaise. On y montre patte blanche, passeport, convocation, et comme à regret, glissant légèrement sur le côté, le cerbère vous laisse passer. En haut de l’escalier, un guichet vous demande à nouveau de montrer les même documents, juste au cas où vous auriez pu resquiller avec une cape d’invisibilité. Toujours aimable comme une deuxième porte de prison, on vérifie minutieusement les toujours mêmes papiers avant de vous orienter vers un troisième contrôle qui revérifiera exactement la même chose avant de vous diriger vers un quatrième sas où enfin un jeune homme — seul élément masculin jusque-là — vous accueille avec un sourire et un semblant d’empathie pour la personne encore plus proche de la crise de nerfs que vous êtes.          C’est que, lui, il sait ce qui vous attend.

Photos avez-vous dit ?

La séance de photos ! Ce qui est supposé être une simple formalité se révèle un véritable parcours du combattant. Dégageons ces oreilles que l’on ne saurait voir. Attachons ces cheveux qui dérangent. Remontons donc le col droit du chemisier qui n’est pas au niveau de celui du gauche. Lequel ne se retrouve plus au même niveau et demande à être réajusté. Penchons la tête à droite en dirigeant le regard à gauche au risque d’un torticolis. Rien de tout cela ne donne le résultat escompté, et le responsable en back office finit par donner l’autorisation de passer à l’étape suivante : celle des empreintes digitales. Tout aussi éprouvante : le petit doigt n’a pas appuyé assez fort, et quand enfin il y réussit, c’est le majeur qui est défaillant.

C’est vous-même défaillante qui quittez les locaux, vous efforçant à grand peine de respecter le très peu respectueux et coercitif panneau vous ordonnant le silence.

Une vingtaine de jours plus tard—mais là, on vous avait avertie—vous êtes convoquée espérant enfin obtenir votre Graal. Sauf que personne ne vous avait informée des horaires. Et que chez les Anglais—et nos Tunisiens qui les représentent—après l’heure, ce n’est plus l’heure. Me présentant la bouche en cœur à 16h04mn très exactement, le même peu aimable accueil annonce porte close à 16h. La leçon ayant porté, je me présentais à 12h55 le lendemain. Mais avant l’heure non plus, ce n’est pas l’heure. Sauf qu’à 13h, supposée heure d’ouverture, les agents n’étaient pas prêts nous dit-on, l’exactitude n’étant exigée que de nous, pauvres mortels condamnés à battre le pavé. Quand enfin vous avez accès à un premier accueil toujours aussi peu accueillant, à un second contrôle toujours aussi pointilleux, enfin à un guichet où une jeune femme souriante — oui, oui, souriante — débordée car officiant seule sur les 4 guichets, vous demande aimablement — oui, oui, aimablement — de patienter.

45 minutes pour récupérer un passeport supposé être prêt, mais qui doit, nous dit-on, passer par plusieurs cycles !!!!

Qui dit mieux ?

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